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Aquiceara - Le blog

Photos, vidéos et récits de voyages et d'ailleurs et d'autres choses....

Chine 2010 - De Guilin à Yangshuo en radeau

21-09-2010-06Mardi 21 septembre

Debout à six heures. Grrr. Je serais bien resté au lit un peu plus longtemps. Surtout qu'on n'avait absolument pas besoin de se lever si tôt, je me suis trompé d'heure. Bref, vers sept heures et demie, un minibus nous conduit à l'embarcadère à une trentaine de kilomètres au sud de Guilin. La descente de la rivière en radeau est non seulement deux fois moins chère qu'en bateau, mais elle s'effectue sur le tronçon le plus pittoresque.

A l'embarcadère, on monte sur les fameux radeaux. Traditionnellement, ils sont en bambous, mais ceux-là sont en... PVC. Chacun est équipé de six sièges, en bambou tout de même, surmontés d'une bâche. Aujourd'hui, le temps doit se dégrader et on annonce des orages dans l'après-midi. Pour le moment, le ciel est brouillé mais sans plus.

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En fait de douce quiétude matinale, on a surtout droit au bruit du moteur des radeaux. Ben oui, ils sont motorisés. N'empêche, le paysage est à la hauteur. Les fameux pains de sucre qui font la réputation de la région sont une splendeur. Je suis aussi épaté par la clarté des eaux de la rivière, d'ailleurs peu profonde. On croise un pêcheur au cormoran sur son radeau. Je me demande un instant si c'est un vrai ou s'il est payé par le syndicat d'initiative du coin. Un peu plus loin, ce qu'on prend pour des troncs d'arbre flottant sur l'eau sont en fait des buffles en train de brouter les herbes aquatiques au fond de la rivière.

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Vers dix heures et demie, pause sur une plage de galets. Des petits commerçants y sont installés. On n'est pas mécontent de boire un thé glacé. Les Tchèques du radeau qui nous suit attaquent à la bière. Plus loin, des touristes chinoises ont loué une tenue traditionnelle et se prennent en photo. Sous une des tentes est installé un bureau avec un ordinateur, une imprimante et une plastifieuse... Je ne résiste pas à la tentation de photographier le « poste de travail » et la « rallonge » de fil électrique : un gros fil rouge et un gros fil jaune partent d'une prise de courant posée à même les galets et vont se perdre à cinquante mètres de là sous les arbres...

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Une grosse demi-heure plus tard, on arrive à Xinpin. On débarque au milieu des bambous et on embarque à bord d'une sorte de minibus. Le chemin conduisant à Yangshuo est une mauvaise piste très poussiéreuse – pour le coup, on regrette qu'il ne pleuve pas – qui traverse des vergers et des cultures maraîchères.

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Enfin, on arrive à la gare routière de Yangshuo. Le ciel est maintenant très nuageux et la pluie n'est plus très loin. On commence à avoir des toiles d'araignée dans l'estomac et on entre dans le premier restaurant venu. Mauvaise pioche. Une salle immense, mais pas un client. Ce qu'on nous sert ne ressemble absolument pas à ce qu'on a commandé et en plus, c'est immonde. On comprend maintenant pourquoi l'établissement est vide. On paie la bière, mais on renvoie les plats et on s'en va. Ils n'insistent d’ailleurs pas.

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On part à la recherche d'un autre resto En chemin, on tombe sur le petit couple de Hollandais avec qui j'ai sympathisé à l'arrêt sur la plage de galets. Comme nous, ils sont très déçus par Yangshuo et eux aussi ont décidé de repartir aussitôt. Quant à nous, après avoir avalé quelques raviolis, on fait un petit tour de reconnaissance, mais ce bled est décidément minable. Tout est fait pour le tourisme de masse. Allez, on saute dans le premier car et on rentre à Guilin. De toute façon il a commencé à pleuvoir.

De retour à l'hôtel, je reçois un coup de fil de Mark, qui m'explique que son pote a eu un empêchement la veille, mais qu'il passe à six heures à l'hôtel.

A moins le quart, je reçois un appel dans la chambre. Un type rigolard me dit « Coffee » et me sort un baratin en chinois. Sûrement quelqu'un qui s'est gouré de numéro. Il ne parle pas anglais. Cinq minutes après, je suis sur le point de descendre dans le hall pour attendre le copain de Mark quand, justement, on sonne à la porte de la chambre. C'est le grand mec rigolard, qui me redit « coffee » et continue son baratin. Je saisis au passage le mot « fanyi », qui veut dire interprète. Ah, OK. Il y a un interprète en bas. Et lui, c'est donc bien le type qu'on attend. Curieux, tout de même, Mark m'avait dit qu'il parlait très bien l'anglais. Peut-être que lui, c'est juste le chauffeur ?

Dans le hall, deux autres mecs nous attendent. On nous fait signe de suivre. Qu'est-ce que c'est que ce plan ? Bon, on va bien voir. Donc, on suit et on se retrouve dans un salon privé au premier étage d'un resto chic à deux pas de l'hôtel. Une grande table ronde avec de la place pour une dizaine de convives. On nous fait asseoir. On est à quatre ou cinq là-dedans. Des serveuses versent du thé, apportent de l'alcool de riz, du vin... ça dure un bon quart d'heure. Avec Marielle, on échange des regards en coin. C’est un dîner de mafieux, une caméra cachée pour la télé du coin ou un vrai dîner d'affaires ? Les autres causent sur leur portable. J'entends à nouveau « fanyi » dans la conversation. Oui, bon, il vient, cet interprète ? De toute évidence, il y a erreur sur la personne. Ces mecs sont là pour signer un contrat ou quelque chose comme ça. Enfin, à chaque fois que je me suis trouvé à dîner dans un salon privé comme celui-là en Chine, c'était pour du business.

Arrivent un ou deux autres types avec deux femmes. Finalement, une troisième femme arrive. C'est l'interprète. Ouf ! On va enfin pouvoir leur expliquer qu'ils ont dû se tromper, qu'on n'est pas les Occidentaux avec qui ils vont signer le contrat. Seulement, je n'ai pas le temps d'en placer une qu'on me présente tout le monde. Le grand rigolard est un patron d'une grosse boîte du coin, la dame à côté est propriétaire d'un supermarché, un autre type est directeur de je ne sais quoi (le jeune assis à côté de lui est son chauffeur), l'autre femme est l'épouse du grand rigolard ; enfin, le dernier sur ma droite est patron d'un grand hôtel de la ville et en plus président du club des photographes de Guilin.

Le grand type rigolard à ma gauche lève son verre d'alcool de riz en se tournant vers nous. « Kampeï » ! Allons bon, ça commence déjà ! A ce moment-là, je me tourne vers l'interprète et lui explique la situation : on est de simples touristes. Effectivement, ce soir on attendait la visite de l'ami d'un ami, mais on pense qu'il y a une erreur quelque part. Après un ou deux échanges entre elle et notre « ami », il apparaît que non, il n'y a pas d'erreur. Pour confirmation, elle me demande si je suis photographe. Je suis sur le point de lui expliquer que je suis traducteur, que la photo est effectivement un de mes hobbies, mais pour faire court, je confirme. Le copain de Mark se trouve à Shanghai aujourd'hui et il n'a pas pu venir lui-même. D'ailleurs, on me tend justement un téléphone portable : c'est lui qui appelle. Bon, eh bien nous voilà rassurés : ce n'est ni un dîner de mafieux ni une caméra cachée.

Il se trouve que demain, c'est la fête de l'équinoxe d'automne. Comme beaucoup de Chinois, nos hôtes se font une bouffe entre copains la veille et là, ils ont fait d'une pierre deux coups : ils en ont profité pour rendre un petit service tout en nous souhaitant – plus que dignement – la bienvenue dans leur ville !

Au milieu de la table, un grand plateau rond tournant sur lequel les serveurs déposent sans arrêt de nouveaux plats. Champignons en vinaigrette, porc, encore des champignons dans une sauce indéfinissable mais délicieuse, canard, poulet, légumes divers et parfois inconnus, « gâteaux de la lune » qu'on offre à l'occasion de la fête de l'équinoxe, pastèque, etc. Tout cela est arrosé d'un très bon vin rouge chinois léger au bouquet curieux, qui nous rappelle le Spy, une boisson à base de vin qu'on trouve en Thaïlande.

Tout en dégustant les différents mets qu'on nous apporte, on se porte fréquemment des toasts, tantôt au vin rouge, tantôt à l'alcool de riz, tantôt au jus d'orange... C'est l'occasion d'un brin de conversation avec un voisin de table.

Je discute un peu avec le patron d'hôtel président de club de photo. Il nous donne rendez-vous demain à huit heures dans le hall de l'hôtel. Il met son chauffeur – qui parle d’ailleurs très bien l'anglais – à notre disposition pour nous faire découvrir des coins où la main du touriste standard n'a jamais mis le pied. Et dans les jours qui viennent, on doit aller dans la montagne pour voir les rizières en terrasse. On se demandait justement comment y aller sans être coincé dans un groupe ni se ruiner en taxi...

A la fin, notre hôte rigolard, annonce un dernier toast. Tout le monde autour de la table lève son verre. « Kampeï » !

Et là, comme toujours en Chine, tout le monde se lève en même temps et s'en va. Au moment de sortir du resto, on se voit offrir des gâteaux de la lune dans une superbe boîte rouge et or par la dame du supermarché.

Quand Mark nous avait parlé de son pote qui viendrait nous voir à l'hôtel pour nous donner quelques tuyaux sur le coin, on s'était vu prendre un café ou dîner ensemble, mais sans plus. Là, on s'en est pris plein la vue !

 

A suivre...

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J
<br /> Il est évident aussi, à mon avis, que si vous y êtes allés en septembre, ça ne doit pas être la bonne saison.<br /> Parce que à cette époque là, je crois, il y a des typhons côté Japon et il y a encore une mousson d'été très forte côté Thailande et pays limitrophes.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Oui. En fait nous n'avons pas vraiment choisi la date. Nous voulions aller à l'expostion universelle de Shanghai avant qu'elle ne se termine. A Guilin, nous jouions les prolongations.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Je veux voir .. les pitons rocheux ... mais si le ciel est brouillé, c'est comme dans la baie d'Halong alors ! Je veux voir le ciel bleu et le soleil, à quel mois alors dois-je m'y rendre ?<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Salut Jocelyne !<br /> <br /> <br /> Comme tu le sais, le ciel est souvent brouillé en Asie. Là, on n'a pas eu de chance: la Niña faisait encore des siennes et la mousson a, semble-t-il, été plus longue et plus forte que d'habitude.<br /> Et puis il y avait un typhon à 1000 km de là et on en ressentait le contrecoup. Je ne sais pas quelle est la période la plus favorable.<br /> <br /> <br /> <br />